La restitution du Patrimoine Culturel, des biens culturels africains est un sujet brûlant qui suscite des débats passionnés à travers le continent. Récemment, Bakary Sarr, le secrétaire d’État sénégalais à la Culture, a appelé à entrer dans « une nouvelle séquence » pour accélérer ce processus vital pour la souveraineté culturelle des nations africaines. Cet article explore les enjeux, les initiatives en cours et les défis liés à cette dynamique mondiale.
Lors du vernissage de l’exposition « Demoon dikkaat – Les Restitués », Bakary Sarr a réaffirmé l’engagement du Sénégal dans cette démarche essentielle. Il a souligné que la restitution des biens culturels africains spoliés pendant la colonisation est un droit souverain des pays concernés, déclarant :
« Les autorités sénégalaises restent engagées pour récupérer ce patrimoine qui revient de droit à l’État et au peuple sénégalais. »
L’exposition, organisée à Dakar pour célébrer le sixième anniversaire du Musée des civilisations noires (MCN), a mis en lumière un objet emblématique : le sabre d’El Hadji Oumar Tall. Restitué par la France en 2019, ce sabre symbolise un premier pas vers un processus plus global de restitution.
On estime que 88 000 objets d’Afrique subsaharienne se trouvent dans des collections publiques françaises, dont environ 70 000 au musée du Quai Branly. En revanche, les musées africains ne disposent que de quelques milliers d’artefacts, souvent dans des conditions de conservation précaires.
Pour les pays africains, ces objets ne sont pas de simples antiquités ; ils sont des témoins vivants de leur histoire, de leurs traditions et de leurs croyances. Leur restitution est une étape clé pour permettre aux populations locales de reconnecter avec leur passé et d’affirmer leur identité culturelle.
En 2018, l’économiste sénégalais Felwine Sarr et l’historienne d’art française Bénédicte Savoy ont publié un rapport sur la restitution des biens culturels africains. Ce document recommande la restitution immédiate d’objets acquis illégalement ou dans des conditions douteuses.
La littérature, les arts, la production d’imaginaires et de sens demeurent de formidables boussoles pour l’humanité. Nous sommes dans une crise de l’imaginaire, nous n’arrivons pas à déboucher les horizons.
– Felwine Sarr
Bien que le rapport ait suscité un large soutien, sa mise en œuvre reste partielle. À ce jour, peu d’objets ont été restitués, et les discussions complexes avec les pays occidentaux ralentissent le processus.
La restitution d’un objet implique souvent des négociations longues et compliquées. Les musées occidentaux invoquent parfois des obstacles juridiques ou expriment des préoccupations quant à la capacité des pays africains à conserver ces trésors.
Bakary Sarr a souligné l’importance pour les pays africains de définir une stratégie claire. Il a appelé à une « nouvelle séquence », où l’Afrique serait maître de son agenda et de son discours.
Amadou Moctar Tall, descendant d’El Hadji Oumar Tall, a demandé la restitution complète du patrimoine familial, notamment 500 manuscrits, des tambours et des kilos d’or conservés en France.
Ces objets sacrés jouent un rôle central dans les traditions et les rites africains. Leur retour contribuerait à revitaliser les pratiques culturelles et spirituelles locales.
Restitué en 2019, cet objet a été exposé au MCN pour raconter son histoire. Bien que cette restitution soit symbolique, elle reste insuffisante pour répondre aux attentes des pays africains.
Des pays comme le Bénin ont également fait des progrès avec le retour de 26 objets royaux en 2021. Ces exemples montrent que des avancées sont possibles mais nécessitent une volonté politique forte.
La restitution des biens culturels africains n’est pas seulement une question patrimoniale ; c’est une revendication légitime de souveraineté culturelle. Le Sénégal, à travers des initiatives comme celles du Musée des civilisations noires, montre l’exemple en demandant un dialogue ouvert avec les pays détenteurs de ces trésors.
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