Le festival de cinéma « Ellas son cine » : Promouvoir les réalisatrices africaines en Espagne

Le festival de cinéma « Ellas son cine » (Elles sont cinéma, en espagnol), créé il y a douze ans par la fondation « Mujeres por África », ambitionne de promouvoir les réalisatrices africaines en Espagne, selon sa commissaire Guadalupe Arensburg Caellas. « Nous voulons amener les réalisatrices africaines à se faire connaître ici, en Espagne », a-t-elle affirmé lors d’un entretien mardi avec l’APS.

Objectifs et Importance du Festival

Le festival vise non seulement à faire connaître les réalisatrices africaines, mais aussi à permettre au public espagnol de découvrir leurs films, souvent difficiles d’accès en dehors des festivals spécialisés. « Les deux directions [fondation Mujeres por África et Ellas son cine] admirent beaucoup les cultures et cinémas d’Afrique. Il est très important pour nous de rendre visibles ces cultures et ces films magnifiques qui existent en Afrique », souligne Guadalupe Arensburg Caellas. Suivant les cinématographies africaines depuis une vingtaine d’années, elle estime que ces films offrent une vision du monde qui ouvre les esprits et les rend plus sages.

Evolution du Festival

En douze ans d’existence, le festival a projeté soixante films de réalisatrices africaines, soit environ cinq films par an. « Cela a beaucoup changé en douze ans, car il était difficile de trouver cinq bons films de qualité de réalisatrices africaines les premières années. Aujourd’hui, il y a beaucoup de productions de qualité », se réjouit-elle. Cette année, le festival a trouvé quinze bons films de réalisatrices africaines, une preuve de l’évolution positive de la production cinématographique féminine sur le continent. Le festival a accueilli des cinéastes telles que Françoise Ellong, Nadia El Fany et Claire Diao, reflétant la diversité et la richesse des thématiques abordées par les réalisatrices africaines.

Ouverture de la 12e Édition

Le public madrilène a salué la « puissance » et la « représentativité » du film « Banel et Adama » de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata Toulaye Sy, présenté en ouverture de la 12e édition du festival à la salle Berlanga. Le film, qui raconte l’histoire d’amour d’un jeune couple peulh de Podor, au nord du Sénégal, a impressionné par sa splendeur visuelle et sa mise en scène poignante. « Nous sommes honorés d’ouvrir le festival avec une œuvre aussi puissante et représentative », a déclaré María Teresa Fernández de la Vega, présidente de la fondation « Mujeres por África ».

Contributions des Réalisatrices et Impact Sociétal

Le festival projette des films de divers pays africains, reflétant la diversité culturelle et linguistique du continent. María Teresa Fernández de la Vega, première femme vice-présidente d’un gouvernement espagnol et présidente de la fondation, a loué le pouvoir du cinéma pour rapprocher Madrid des réalités africaines. « Il est particulièrement significatif de projeter du cinéma africain ici à Madrid. Dans un contexte où les discours de haine circulent malheureusement à une fréquence élevée, ces projections nous permettent de rapprocher les réalités du continent africain de notre ville en favorisant la compréhension et l’empathie », a-t-elle déclaré.

Soutien Continu et Engagement

En douze ans, le festival « Ellas son cine » a projeté 62 longs métrages et sept courts métrages provenant de 24 pays africains. « Chaque édition a été un voyage à travers la diversité culturelle et linguistique du cinéma africain, nous montrant les nombreuses facettes et la richesse de leurs sociétés », a souligné María Teresa Fernández de la Vega. Elle a félicité les cinéastes pour avoir partagé leurs visions et le public pour son soutien constant et son enthousiasme. Les promoteurs du festival sont convaincus que l’audiovisuel joue un rôle crucial dans la transformation des sociétés et la promotion de l’égalité entre les sexes.

La fondation « Mujeres por África », dirigée par María Teresa Fernández de la Vega, travaille avec les femmes africaines et a récemment ouvert un bureau à l’Instituto Cervantes de Dakar, dirigé par Antonina Cupe, sa responsable digitale.