Le cinéma documentaire sénégalais doit une reconnaissance sincère à Samba Félix Ndiaye, un cinéaste de renom, pour sa contribution exceptionnelle à l’évolution de cet art. Malheureusement, le monde n’en parle pas autant qu’il le mérite. Pourtant, il a joué un rôle majeur dans la promotion de l’esthétique du cinéma documentaire au Sénégal et a contribué à la formation de nombreuses générations de réalisateurs.
Abdoul Aziz Cissé, Secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica), a mis en avant les efforts de Samba Félix Ndiaye lors d’un panel intitulé « Regards documentaires ». Il a rappelé que le cinéaste avait jeté les bases de la déconstruction du travail documentaire, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives artistiques.
Samba Félix Ndiaye croyait que des œuvres comme « Borom sarret » (1963) d’Ousmane Sembene ou « Et la neige n’était plus » (1965) d’Ababacar Samb Makharam étaient davantage des documentaires que des fictions, contrairement à certaines perceptions. C’est à travers ses premiers films documentaires que l’école du documentaire sénégalais a trouvé sa source d’inspiration.
La contribution de Samba Félix Ndiaye est donc essentielle pour la jeune génération de cinéastes. En effet, l’esthétique du documentaire, aujourd’hui, renoue avec ce modèle développé dans les années 1960.
Le Fopica a financé à ce jour autant de films documentaires que de fictions, reflétant ainsi l’importance du cinéma documentaire dans l’industrie cinématographique sénégalaise.
C’est à travers ses films que réside l’école du documentaire sénégalais. Il est absolument important pour la jeune génération de regarder ses premiers films documentaires parce qu’aujourd’hui l’esthétique du documentaire est en train de retourner vers ce modèle développé à partir des années 1960
Abdoul Aziz Cissé, Secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (Fopica)
Contrairement à de nombreux réalisateurs de sa génération, Samba Félix Ndiaye a choisi de se consacrer exclusivement au documentaire. Il cherchait à créer sa propre esthétique, en rupture avec les conventions de son époque.
Son approche était ancrée dans la mémoire et le souvenir, en quête de l’authenticité. Il croyait qu’il fallait « dire la vérité, mais aussi révéler ce qui nous empêche de dormir ». Ce réalisateur visionnaire s’inspirait de sa grand-mère, lui rappelant qu’il était essentiel de filmer « à hauteur d’homme ».
Cette rencontre s’inscrit dans une série d’événements et de projections visant à promouvoir le cinéma documentaire, incitant ainsi la jeune génération de réalisateurs à s’investir davantage dans des projets documentaires. Samba Félix Ndiaye demeure un exemple incontournable.
D’autres documentaristes disparus, tels que Khady Sylla, Laurence Gravon, Mouhamadou Ndoye « Douts », Bouna Médoune Sèye, seront également honorés.
Samba Félix Ndiaye a influencé les premières générations de cinéastes sortis du Forut média centre de Dakar, créant ainsi un héritage durable dans le cinéma sénégalais.
Ce réalisateur polyvalent a produit plusieurs films, dont « Trésors des poubelles » (1989), « Ngor l’esprit des lieux » (1994), « Lettre à Senghor » (1998) et « Rwanda pour mémoire » (2003).
En hommage à son travail, le programme « Ciné-Plage – Regards Documentaires » a projeté son film « Question à la Terre Natale », une réflexion profonde sur le destin du continent africain.