CINEMA EN AFRIQUE : L’importance de la mutualisation des moyens pour la production cinématographique africaine vantée par une responsable.

Lyssone Fall Diomandé, Directrice générale de l’Office national de cinéma de Côte d’Ivoire, a appelé les professionnels du secteur cinématographique à mutualiser leurs moyens pour la production de films africains. Elle a mis en avant les partenariats existants entre son pays et le Sénégal et a plaidé pour la mutualisation des moyens techniques et humains, ainsi que financiers, pour le bénéfice des productions cinématographiques africaines.

Lyssone Fall Diomandé a participé à la 23ème édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (6 au 13 mai) et a souligné la nécessité pour les professionnels du cinéma de travailler ensemble, étant donné la diminution des moyens. Selon elle, la coproduction et la mutualisation des moyens sont les clés pour arriver à quelque chose.

Elle a également rappelé le travail effectué entre le Fonds de soutien à l’industrie cinématographique ivoirien (Fonsic) et le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel (Fopica) après la signature des accords d’échanges et de coproduction cinématographique en juin 2019. Ces accords ont renforcé les échanges entre les deux pays, notamment dans la production de films et la formation. De nombreux Ivoiriens ont suivi une formation en post-production au Centre Yennenga d’Alain Gomis à Dakar, et des acteurs ivoiriens ont participé à des productions sénégalaises.

Lyssone Fall Diomandé a également souligné que les acteurs des deux pays ont collaboré de manière informelle bien avant la signature des accords, et que cette collaboration naturelle a favorisé la production de films dans les deux pays. Elle a cité des exemples tels que l’échange entre les cinéastes Fadika Kramo-Laciné de Côte d’Ivoire et Ousmane Sembene du Sénégal, ainsi que les pionniers du cinéma sénégalais tels que Johnson Traoré, Ababacar Samb Makharam, Paulin Soumanou Vieyra et les Ivoiriens Timoté Bassolé, Henry Dupart, etc.

Lyssone Fall Diomandé a également mentionné que des producteurs sénégalais tels que le directeur de Cinékap Oumar Sall ont fait appel au Fonsic pour le film « Atlantique » de Mati Diop, coproduit avec la Côte d’Ivoire, qui a participé à la montée des marches au Festival international de Cannes en France en 2019, ainsi que d’autres films produits par lui. Elle a précisé que cela s’était produit avant la signature des accords, car de nombreux liens unissent le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Les accords de coproduction ont démarré avec le film « La nuit des rois » du cinéaste ivoirien Phillip Lacôte, a-t-elle indiqué. La Côte d’Ivoire a déjà signé des accords de coproduction.
La directrice générale de l’Office national de cinéma de Côte d’Ivoire souligne également l’importance de la formation dans le secteur cinématographique africain. Selon elle, « La formation est très importante dans le domaine du cinéma, car nous sommes dans un métier où l’on apprend tous les jours et il faut se mettre à jour. Les jeunes doivent être formés dans les écoles pour apprendre les bases, mais aussi avoir une formation continue ».

Elle a également mis en avant la nécessité de la promotion des films africains, notamment en les diffusant dans les festivals internationaux. « Il faut promouvoir nos films dans les festivals internationaux pour que les gens connaissent notre cinéma et que nos films soient reconnus à l’international. Les festivals internationaux sont une vitrine pour nos films et nous devons en profiter pour les faire connaître », a-t-elle déclaré.

En somme, la directrice générale de l’Office national de cinéma de Côte d’Ivoire a insisté sur la nécessité pour les professionnels du cinéma africain de travailler ensemble, de mutualiser leurs moyens et de promouvoir leurs films à l’international pour faire connaître leur cinéma et permettre son développement.