La 15ᵉ Biennale de Dakar d’art africain contemporain de Dakar, connue sous le nom de Dak’Art, a captivé ses visiteurs avec une expérience unique grâce à l’installation d’une bibliothèque haptique. Alliant technologie, traditions africaines et sensorialité, cette initiative audacieuse invite à repenser la transmission des savoirs en s’éloignant des modèles classiques hérités de la colonisation. Installée dans l’ancien Palais de Justice, cette œuvre se veut un espace d’éveil et d’émancipation intellectuelle, en résonance avec le thème de la Biennale : « The Wake, l’éveil, le sillage ».
Conçue par Tabara Korka Ndiaye et son équipe d’Archive Ensemble, la bibliothèque haptique réinvente le concept traditionnel de bibliothèque.
« C’est une bibliothèque anticolonialiste, pensée comme un souk, un espace politique et fluide pour créer un désir du commun », explique la commissaire. Dans cet espace, les savoirs ne se limitent pas à des textes écrits ou à la structure rigide des livres. Cette installation explore des formes d’archives oubliées, mêlant héritages ancestraux et approches modernes pour offrir une réécriture des récits historiques.
Dans cette bibliothèque innovante, chaque élément devient matière à réflexion et interaction. Des écrans diffusent des vidéos sur la fabrication de pagnes tissés, tandis que des étagères débordent de littérature négro-africaine et de textes sur le féminisme noir. On y trouve également de la poterie, des cassettes de musique vintage et des sculptures. L’objectif ? Reconnecter les visiteurs aux cultures africaines tout en proposant une résistance sensorielle aux récits coloniaux.
L’espace est baigné par une musique d’ambiance douce et immersive qui incite les visiteurs à mobiliser leur toucher, leur ouïe et leur vue pour se réapproprier une histoire et une culture souvent effacées. Chaque détail de cette bibliothèque semble pensé pour éveiller la curiosité et nourrir l’imaginaire collectif.
Les retours des visiteurs témoignent de l’impact de cette expérience. Joëlle, une étudiante nigériane, exprime son enthousiasme :
« Cette bibliothèque est un véritable miroir de notre identité culturelle. La littérature négro-africaine y joue un rôle clé, et cela me reconnecte à mes racines. »
Ndèye Marème Sougou partage également son émerveillement :
« J’adore le mélange des ambiances. Les vidéos et musiques d’un côté, et le calme apaisant des livres de l’autre. C’est fascinant de voir notre histoire mise en avant ainsi. »
Pour Siny Ndiaye, étudiante sénégalaise, cette visite est l’occasion de découvrir des facettes méconnues de sa culture :
« Les pagnes et les nattes tissées, c’est magnifique ! Je ne savais pas que notre culture avait autant de richesses. »
À travers cette initiative audacieuse, Dak’Art 2024 confirme son rôle en tant que plateforme avant-gardiste pour les réflexions culturelles et artistiques en Afrique. Cette bibliothèque haptique n’est pas seulement un lieu de découverte ; c’est un laboratoire d’idées qui redéfinit notre rapport au savoir et à la mémoire. Alors que la Biennale touche à sa fin, cette installation laisse derrière elle une empreinte durable : celle d’un espace où passé et futur se rencontrent pour réécrire ensemble l’histoire des peuples africains.
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