Ramata-Toulaye Sy est en compétition avec Banel et Adama, son premier long métrage. Un défi formidable pour la jeune scénariste et réalisatrice franco-sénégalaise qui fait ses débuts à Cannes avec un drame romantique sur l’amour d’un couple face aux conventions sociales.
Banel (Khady Mane) et Adama (Mamadou Diallo) sont éperdument amoureux. Ils n’ont jamais quitté leur village du nord du Sénégal. Mais leur passion est en conflit avec les traditions séculaires de leur communauté. L’équilibre est bouleversé lorsque Adama refuse d’accepter ses responsabilités en tant que futur chef, ce qui provoque des dissensions au sein du conseil du village.
Tourné entièrement en langue pulaar, une variante du peul, Banel et Adama plonge totalement dans l’ambiance traditionnelle du nord du Sénégal, où Ramata-Toulaye Sy avait déjà tourné son premier court métrage, Astel. Pour ajouter plus de réalisme à la narration de son nouveau et premier long métrage, la réalisatrice a choisi de faire appel à des acteurs non professionnels de la région.
Avec cette histoire d’amour interdite qui a des allures de fable, c’est la réalité du poids de la tradition qui est explorée. Ramata-Toulaye Sy aborde des thèmes tels que la liberté individuelle, la pression sociale et les normes culturelles qui limitent les choix amoureux. À travers les personnages de Banel et Adama, elle offre une réflexion sur l’importance de suivre son cœur et de défier les conventions pour vivre son amour pleinement.
Le choix de tourner au Fouta, dans sa région d’origine, et de raconter l’histoire en pulaar est pour Ramata-Toulaye Sy un geste politique. Elle souhaite apporter sa vision du monde à l’Afrique et mettre en valeur la diversité culturelle et linguistique de son pays. En représentant le Sénégal, le continent africain, la jeunesse et les femmes, elle porte également un message fort en faveur de l’égalité politique, sociale et économique entre les hommes et les femmes.
L’audace et l’engagement de Ramata-Toulaye Sy ont été salués par sa sélection à la compétition officielle du Festival de Cannes. Son film Banel et Adama est en lice pour la Palme d’or, aux côtés de réalisations de renommée internationale. Cette reconnaissance témoigne du talent et de la créativité de la jeune cinéaste, qui s’inscrit dans la lignée de réalisatrices talentueuses comme Mati Diop.
En présentant Banel et Adama sur la prestigieuse scène de Cannes, Ramata-Toulaye Sy espère toucher le cœur du public et susciter des discussions sur les thèmes universels abordés dans son film. Elle souhaite également encourager d’autres réalisateurs et réalisatrices africains à faire entendre leur voix et à partager leurs histoires sur la scène internationale.
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