Le secteur cinématographique de Dakar a connu un regain d’énergie grâce à l’ouverture d’un multiplexe Pathé et de trois salles du groupe Teyliom. Ces ajouts ont permis une explosion des ventes de billets avec la sortie de Black Panther: Wakanda Forever, le deuxième volet d’un Marvel très attendu sur le continent. Hamidou Badji, directeur de la stratégie et du développement du groupe Teyliom, a annoncé la vente de 2 000 à 2 500 billets sur trois jours avec un taux d’occupation d’environ 70% toutes séances confondues.
Le Seanema, un complexe de trois salles sur 2 000 m² avec 810 places, a été lancé par le groupe panafricain dirigé par l’homme d’affaires Yérim Sow. Le complexe est situé dans l’enceinte du centre commercial Sea Plaza et a été inauguré le premier week-end de lancement de Black Panther. « Nous sommes dans une période de blockbusters, c’était le meilleur moment pour se lancer », a déclaré M. Sow.
Le réseau des cinémas Pathé a implanté un multiplexe de 5 000 m² dans le quartier Mermoz, avec sept salles et une capacité totale de 1 394 places. L’installation dispose d’un écran de 21 m pour la plus grande salle, ainsi qu’une projection intégralement en laser. Le mastodonte poursuit son implantation sur le continent avec déjà trois complexes en Tunisie et deux autres à inaugurer, à Abidjan et à Casablanca, courant 2023.
Notre objectif est de faire renaître le cinéma au Sénégal
Moustapha Samb, directeur d’exploitation du complexe Pathé
Pour la première de Black Panther, le Pathé avait invité le chanteur et artiste sénégalais Baaba Mal, à l’origine d’une partie de la bande originale. Le film a affiché complet du vendredi au dimanche, dans chacune des trois salles où il était diffusé, pour le grand bonheur d’une génération qui découvre la magie du cinéma dans des conditions optimales.
Le directeur d’exploitation du complexe Pathé, Moustapha Samb, a déclaré : « Notre objectif est de faire renaître le cinéma au Sénégal », et prévoit de démarcher les écoles dakaroises pour booster les séances matinales. Le directeur des opérations Afrique du réseau de cinémas Pathé, Frédéric Godfroid, estime que leurs chiffres sont très corrects depuis le lancement.
Le CanalOlympia du groupe Vivendi a ouvert une salle de 300 places à côté du Grand Théâtre de Dakar en 2017, mettant fin à une quinzaine d’années de disette dans l’industrie cinématographique du pays. Un an plus tard, le complexe Ousmane Sembène a ouvert trois salles (dont deux fonctionnelles avec 440 places) dans l’enceinte du parc Magic Land, sur la corniche dakaroise. La responsable du CanalOlympia, Khadidia Djigo, voit d’un bon œil l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché.
Malgré ces tarifs élevés, les cinémas dakarois attirent un public nombreux, en particulier lors de la sortie de films à gros budget. Cette année, plusieurs blockbusters sont attendus, tels que « Jurassic World : Dominion », « Avatar 2 » ou encore « Mission Impossible 7 ».
Cependant, le secteur cinématographique sénégalais est confronté à un défi de taille : celui de trouver des distributeurs de qualité pour les productions locales. Le Sénégal compte en effet de nombreux talents et producteurs, mais la distribution de leurs films reste limitée. « On a les talents, les producteurs, les salles, il nous manque maintenant de très bons distributeurs », déplore Hamidou Badji.
Malgré cette difficulté, l’ouverture de nouveaux cinémas à Dakar permet de dynamiser le secteur et d’offrir aux spectateurs une expérience de qualité, dans des salles modernes et confortables. Les cinémas Pathé et Teyliom ainsi que le Seanema font partie des adresses incontournables pour tous les amoureux du septième art à Dakar.
